Le idéogramme renversement
Le idéogramme renversement
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Les montagnes d’Irlande s’étendaient par-dessous une couverture de brume humide, et en haut d’une lande oubliée trônait un manoir singulier sur des décennies. Nul ne s’en approchait plus depuis que les murs s’étaient fissurés et que les fenêtres s’étaient couvertes de suie et de mousse. Pourtant, chaque nuit à 3h33, une corne stridente déchirait le silence. Un vieux combiné en bakélite, posé sur une table poussiéreuse du séjour, aspirait une oreille inconnue. C’est ce son que l’adolescent, abandonné survivant d’une lignée effacée, venait être à l'écoute de durant 24 heures. Orphelin, hanté par les silences de ses ascendants, il avait trouvé dans ce manoir l’écho d’un parfait enfoui. Chaque nuit, il gravissait la pente, poussait la porte de bois noirci, s’asseyait autour du téléphone… et attendait. La la première nuit, il n’avait sûr qu’un humour. La seconde, deux ou trois informations inaudibles. Mais basée sur des la troisième, une voix féminine s’était mise à prononcer, lente, grave, en gaélique traditionnel. La langue des morts. Chaque message formait une voyance par téléphone immédiate, mais son sens restait inquiétant, noyé dans les formes anciennes d’un dialecte presque oublié. Il avait noté n'importe quel mot, chaque accentuation, et les avait offerts au clergyman du village, qui connaissait encore neuf ou 10 fragments de le baragouin antédiluvienne. Le vieil espèce humaine avait refusé de les traduire, son regard s’assombrissant en reconnaissant l’origine des citations. La voix, affirma-t-il, était celle d’une médium morte dans le manoir un demi-siècle plus tôt, accusée de magie par sa personnelle famille. Depuis, tout message reçu était un puzzle incomplet. Des noms, des lieux, des alertes. La voyance immédiate se manifestait par la précision des expressions, notamment si elle visait non pas son futur du domaine, mais celui du garçon lui-même. Chaque message semblait se ajuster de votre propre passé, comme par exemple une spirale inversée. Les visions devenaient plus droits, les phrases plus directes. Et il comprenait filet à brin que ces guidances n’avaient pas pour cible de prédire le futur. Elles cherchaient à affirmer une lapalissade restée muette, enfermée dans les murs du manoir. Une clarté qui, si elle était comprise à époques, pourrait cependant gêner la malédiction qui liait les morts aux vivants.
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